La chose la plus dure à faire pour savoir comment éviter de se battre est relativement simple en théorie, mais beaucoup plus difficile à mettre en application : la gestion de ses émotions. C’est la clef de voûte pour éviter de se battre dans beaucoup de cas de figure.
Très souvent, les humains (et surtout les hommes) pensent que les combats rendent plus forts, qu’il ne faut pas l’éviter et surtout pour des questions d’honneur et de « respect ». Se
retirer d'un combat est synonyme de lâcheté et de honte. En fait, à la minute où le combat va commencer, l'instinct prendra le dessus et cela n’aura plus rien à voir avec du courage ou du
« respect ». Cela nécessite plus de force et d’intelligence d’éviter de se battre que de s’y engager.
Apprendre à gérer ses émotions
La première règle simplissime et enfantine est de réfléchir avant d'agir. Cela peut paraître très réducteur comme raisonnement, mais être capable de garder toute sa lucidité, son sang-froid et sa
présence d’esprit en toutes circonstances, devrait être considéré comme un sport de combat à part entière. La nature humaine est ainsi faite, que si l’on ne la maîtrise pas, les émotions
domineront la raison. Évitez la tentation de laisser la colère nous submerger et garder cette émotion sous contrôle nécessite de l’entraînement comme tous système de défense. L’objectif
est de contrôler cette colère, pas de l’annihiler. D’une part cela serait totalement utopique et d’autre part si le combat démarre, elle va s’avérer indispensable. Indispensable mais inutile si
l'on ne transforme cette colère en agressivité pour se défendre. Ce qui n’a absolument rien à voir.
Oublier qui a raison !
Quand les tempéraments s’énervent, il est très difficile de raisonner avec quelqu'un qui veut se battre. Ce n'est surtout pas le bon moment de « jouer à qui a raison ». Peut-être
qu'il y aura un temps pour parler plus tard, mais peut-être que la personne vous est étrangère, que vous ne la verrez plus jamais et dans ce cas, qui se soucie de savoir qui a raison ? Pas grand
monde et surtout pas celui-ci (celle-ci) qui veut se battre.
Arriver à se concentrer à appliquer ce système de pensée simple est le tout premier pas dans la capacité de gestion de ses émotions en phase de pré-combat.
Fuir pour éviter de se battre ?
Henri Laborit, biologiste de son état a passé de longues années à observer les animaux et les humains. Bien que nous ayons essayé de nous élever au-dessus des animaux non humains, il nous montre
que nous n’avons pas vraiment réussi et que nous y sommes toujours enchaînés :
Si la personne qui veut se battre est en train de s’approcher ou lors d’une altercation verbale à un niveau inconfortable, avoir la présence d’esprit de faire « simplement » un pas en sens
inverse et fuir est la meilleure preuve d’intelligence. Pour certain caractère il s’agit de quelque chose de foncièrement inconcevable. Et pourtant, parfois rien de mieux ne peut éviter
de marcher dans l'autre sens.
Le combattant grand et non formé
Emploi, rémunération, statut social... Le verdict de la toise est une donnée sociologique d’autant plus marquante qu’elle est visible et même objective. L'être humain de grande taille ou haut
dessus de la moyenne prend naturellement des habitudes "de domination" sur ses congénères. Qui, si elles sont contestées lors d'un conflit prendront différentes formes. Il ressent donc souvent
par sa taille un besoin de dominer. Le conflit avec un « grand combattant » peut entraîner des tentatives de contrôler la situation avec sa main principale :
Il est moins susceptible d’aller au sol du fait de sa corpulence. Dans l'ensemble, les «grands combattants» expérimentés ont tendance à présenter plus de polyvalence mais moins d'intention que
leurs homologues plus petits.
Le combattant de petite taille et non formé
Il est souvent un puits de mauvaises intentions, motivé par un désir intense de blesser son antagoniste plus grand.
Le groupe
Le groupe dépend de la cohésion, de la même manière que le criminel dépend d'une situation avantageuse. La clé pour traiter avec un groupe est la capacité d'affecter son unité. Il existe de
nombreuses théories concurrentes pour atteindre cet objectif, et la discussion de leurs mérites dépasse la portée de cette publication. Dans les grandes lignes, l’essentiel et le principal est de
trouver et de ne tenter de gérer dans le groupe que le « leader ». C’est lui (elle) qui donne tout son sens à la cohésion du groupe
Conclusion
Les sports de combat pratiqués sur des rings sont une distorsion de la réalité. Ils exigent des règles et chaque règle éloigne le combat de sa forme brute. Dans la vie réelle de toutes situations
conflictuelles, sauf dans le cadre d’une agression physique pure et simple, éviter de se battre fait appel à des connaissances de gestion de conflits essentiels. Cette connaissance et cette
pratique permettent d’éviter très souvent dès le début bon nombre de violence. La vie est une scène de théâtre. L’acteur joue un rôle, un dialogue et des émotions, il ne les vit pas
réellement. Réussir à éviter de se battre par l’utilisation d’un savoir-faire uniquement basé sur le langage verbal est le premier sport de combat à pratiquer.
16/08/2017
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