Comment serait-ce concevable de pouvoir apprendre quelque chose de la violence, si ce n’est d’apprendre à la reproduire. Que cela soit en krav maga ou tout autres systèmes de défense, et contrairement à ce que la majorité des personnes peuvent penser, apprendre de la violence n’est pas apprendre la violence.
Et il serait tout aussi important pour tous pratiquant de krav maga de maîtriser ces connaissances de la violence à l’égal des fondamentaux.
La plupart des explications ont tendance à tourner autour de l'hypothèse de base que la violence est mauvaise. Si quelqu'un est violent, quelque chose doit être brisé dans sa psychologie morale :
Il s'avère que cette hypothèse fondamentale est fausse. Ce n'est pas la rupture de la moralité, mais plutôt le fonctionnement de la psychologie morale de ces personnes à cet instant. La plupart
des violences dans le monde ne sont motivées que par des sentiments moraux.
Cela signifie que les auteurs de violence ont senti que ce qu'ils faisaient était moralement juste. En fait, quand ils ont commis l'acte, ils ont perçu que ne pas agir serait moralement mauvais.
Il ne s'agit pas d'une rupture dans les sensibilités morales, mais plutôt que leur sens de la morale était différent. Ils considèrent que la violence est fondamentalement la bonne chose à faire,
même si personne d'autre ne pouvait en trouver la moindre justification.
Le schéma général qui est apparu dans les cas étudiés (1) était que la violence avait pour but de réguler les relations sociales et de maintenir un ordre moral. Les auteurs sont en contrôle de
leurs actions, ils savent qu'ils font du mal aux autres êtres humains, et c'est exactement ce qu'ils ont l'intention de faire.
Des découvertes récentes ont été faites sur les mécanismes invisibles du cerveau dans les domaines de la psychologie sociale, la génétique et de la neurologie, qui ont permis de mieux comprendre
la formation de comportements violents.
Se socialiser signifie souvent s’adapter à la cruauté des autres, que cela soit psychologiquement ou physiquement. La plupart des comportements y compris les comportements violents sont
réellement acquis ou appris. La plupart de cet apprentissage n'est pas intentionnel ou en catégorie, il est plutôt appris. Les comportements proviennent de la modélisation, du mimétisme, de
l'observation ou de la copie. C'est-à-dire avec une grande proportion de l’apprentissage social. La majorité de cet apprentissage social est inconsciente, ce qui signifie que ces comportements
sont emmagasinés sans que l’être humain s'en aperçoit. L'exposition à la violence dès le plus âge augmente le taux de probabilité de devenir violent, transmettant d'un individu à l'autre de la
même manière qu'une maladie contagieuse. Les événements neurologiques sont à l'origine de cette transmission et il existe d'autres effets physiologiques provenant à la fois du témoignage et du
traumatisme qui accélèrent la transmission. Les normes sociales, les scénarios et les attentes sociales perçues exacerbent cette transmission en encourageant la propagation de comportements
violents.(3)
Ce que tout cela nous dit, c'est que la violence se transmet de la même manière qu'une infection contagieuse. Et ceci est vrai pour tous les types de violences. Que cela soit de la maltraitance
des enfants, de la violence conjugale à la violence communautaire ou au génocide.
Une stratégie scientifique signifie que nous ne regardions plus les «bonnes» et les «mauvaises» personnes, mais que nous recherchions plutôt des événements souhaitables et indésirables ou des
«résultats». Plus important encore, la science utilise ce que nous savons des décennies d'expérience pour inverser d'autres épidémies.
L'inversion des épidémies repose principalement sur les antibiotiques ou les vaccins, qui n'existent pas pour de nombreuses maladies, mais sur le changement de comportement qui empêche la
propagation de la maladie. Par conséquent, cette nouvelle stratégie d'éradication de la violence doit utiliser des techniques de changement de comportement qui ne reposent pas sur des diagnostics
moraux ou sociologiques, mais sur des résultats scientifiques avérés.
La plus grande chose que la science nous dit est que la violence n'est pas inévitable et persistante. Il n'est pas utopique de penser que pouvons créer un monde où la violence est un phénomène
plus rare, comme la peste ou le choléra aujourd'hui.
Conclusion
Heureusement la violence est changeante et change. Depuis de nombreuses décennies, les historiens valident l’évolution du taux d’homicide comme un des rares indicateurs crédibles de l’évolution
de la violences interpersonnelle dans les sociétés. Et leurs travaux ont mis en évidence un déclin historique de cette violence physique depuis la fin du Moyen Âge (4). Les motifs de la violence
continueront à exister, mais il est possible d'envisager de travailler pour des réponses plus pacifiques. Concernant les réponses apporté par la science : est-ce le comportement antisocial ou la
réduction de matière grise qui génère la violence ? Si ce n’est une corrélation, une conjonction de facteurs sociologiques, génétique, éducatifs… Mystère. (5)
Sources
(1) Most violence in the world is motivated by personal morality
Tage Rai. Maître de conférences au MIT Sloan School of Management
https://qz.com/566579/most-violence-in-the-world-is-motivated-by-personal-morality/
(3) “Violence Is a Contagious Disease”. Dr. Gary Slutkin
http://cureviolence.org/wp-content/uploads/2015/05/Violence-is-a-Contagious-Disease.pdf
“Contagion of Violence“. 2013 Institute of Medicine report
(4) L’évolution des homicides depuis les années 1970 : analyse statistique et tendance générale. Laurent Mucchielli
https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00835118/document
(5) Quand la violence juvénile s’observe dans le cerveau
https://www.tdg.ch/savoirs/sciences/violence-juvenile-s-observe-cerveau/story/12540595
08/03/2018
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