Techniques de krav maga et mémorisation

Comment mémoriser les techniques de krav maga

La mémoire change chaque fois que nous y accédons. Du coup comment mémoriser au mieux les techniques de krav maga. Qui même si elle s’avère les plus simple possible et les plus biomécaniquement naturelles. La complexité et l'immense quantité des variations des situations d’agressions, rendent irrémédiable le fait qu'un certain nombre de fondamentaux de techniques de krav maga sont à mémoriser.

La fragilité de fiabilité de la mémoire est quelque chose qui est maintenant bien documenté. Nous avons tendance à penser à tort que les souvenirs sont archivés dans nos cerveaux comme ils le sont dans une unité centrale. Sauf que le monde des neurosciences a montré que chaque fois que nous nous nous rappelons quelque chose, nous reconstruisons l'événement, le réassemblant à partir de traces dans l’intégralité du cerveau. Pour démontrer le manque de fiabilité de notre mémoire, l’être humain a par exemple tendance à supprimer les souvenirs douloureux, néfaste ou préjudiciables à l'estime de soi. Le cerveau est également adaptatif, se réorganisant en permanence pour s'adapter aux nouvelles situations auxquelles il est confronté. De toute façon, nous devons faire face au fait que c'est «flexible». Qu'on le veuille ou non, cette plasticité neuronale qui a ses avantages au niveau adaptatifs ne nous permet pas de faire confiance au contenu de notre cerveau.
Alors que la mémoire semble être floue à certains moments, on suppose souvent que les souvenirs d'événements traumatisants ou extrêmement stressants sont si bien imprégnés qu'ils sont en grande partie indélébiles et que les souvenirs récupérés en toute confiance sont susceptibles d'être à contrario très précis. Malgré tout, les résultats de recherches psychologiques et d'études en neurosciences indiquent que la mémoire est un processus de reconstruction susceptible de se déformer. (1)

Plusieurs raisons à cela en sont l’origine. L'une des plus captivantes est que nous changeons constamment nos souvenirs à chaque fois que nous y accédons. Nous ne nous en rendons pas compte et nous ne le faisons pas exprès, mais c'est un effet secondaire involontaire du processus d'activation des souvenirs.

Comment fonctionnent nos souvenirs ?

Les pionniers en neurosciences telles que Ramón y Cajal, Hebb et Marr (2) ont apporté l'idée que la mémoire est codée dans les modèles de connectivité synaptique entre les neurones. Les augmentations des forces de ces synapses codent nos expériences et façonnent ainsi notre comportement dans le futur. La compréhension des mécanismes complexes qui sous-tendent l'apprentissage et la mémoire a amplement progressé au cours des dernières décennies, les études n'ont jamais réussi à démontrer que les souvenirs sont indélébiles. Bien au contraire, il devient de plus en plus clair qu'il existe plusieurs façons par lesquelles les souvenirs peuvent se modifier ou être modifié.

Les souvenirs sont essentiellement stockés comme des connexions entre les neurones dans le cerveau. Ces connexions relient diverses expériences, stimuli et émotions. Ce qui explique pourquoi entendre un son ou sentir une odeur peut soudainement ramener des fragments de souvenirs et/ou de multiples associations. Il semble inhabituel d'oublier complètement des souvenirs, mais s'ils ne sont pas assez souvent consultés, s’ils ne sont pas souvent reproduits physiquement ou s'ils ne sont pas liés à suffisamment des repères, il n'y aura pas assez de bonnes routes neuronales pour les consulter le moment voulu. Dans le cadre de techniques de krav maga, se dire que cette technique est maîtrisée, car elle a été travaillée il y a un certain nombre de mois sans être pratiqué régulièrement est une énorme erreur, voire même une illusion.

Tout cela a lieu en raison de la plasticité neuronale inhérente du cerveau. Le cerveau tout comme un muscle change de forme et de taille en réponse à la façon dont nous l'utilisons. Chaque expérience que nous avons à pour effet de modifier la disposition de celui-ci et à chaque fois que nous répétons un mouvement nous renforçons les voies qui le représentent. Pratiquer des techniques de krav maga encore et les connexions synaptiques entre les neurones qui encodent ces techniques vont renforcer, à travers la myélinisation des axones, l'épaississement d'une gaine qui protège les cellules et améliore leur conductivité.

Comment mémoriser le mieux possible

Les mouvements que nous faisons n'agissent pas seulement sur le monde extérieur, mais ils façonnent aussi nos capacités cognitives. Un large éventail de preuves neurologiques et comportementales suggère que le système moteur est impliqué dans la perception, la prise de décision, la représentation lexicale, la mémoire et les processus émotionnels. Les résultats expérimentaux indiquent également que lorsque les enfants ou les adultes font des gestes pendant l'apprentissage, ils surpassent les participants qui ne le font pas. L'apprentissage actif et intégré est donc un objectif majeur. (3)

Les gestes du formateur aide à mémoriser ?

Est-ce que les gestes des formateurs peuvent influencer la compréhension d’un discours pédagogique par les élèves et influencent ainsi l'apprentissage. Les gestes de pointage et de calque ancrent le discours des formateurs en reliant des énoncés verbaux abstraits à l'environnement concret et physique. Une gestuelle efficace facilite la compréhension des élèves, et donc leur apprentissage, du matériel didactique. (4) La raison en est que, dans la communication ordinaire, les gestes et les mots travaillent ensemble, et l'un s'appuie sur l'autre pour avoir un sens ; ils sont complémentaires. Dans la communication habituelle, où tous les participants ont le même niveau de maîtrise de la langue véhiculaire, les locuteurs produisent des gestes plutôt inconsciemment pour les aider à structurer leur pensée et à organiser leurs discours. Les gestes sont ce surs quoi les apprenants comptent pour comprendre ce que l'enseignant dit. Cela signifie que les gestes doivent exprimer suffisamment de sens pour être compris sans langage verbal, et doivent aider à en déduire la signification des mots auxquels ils sont associés. Il faudrait donc que les gestes d'enseignement sont produits plus consciemment que les gestes communicatifs habituels et qu'ils s'adressent spécifiquement aux apprenants. (5)

Que fait l'accès à une mémoire ?

Chaque fois que nous accédons à l'un de vos souvenirs, la même chose se produit. Le processus de récupération de ces souvenirs renforce les liens qui y mènent et ceux qui créent l'image complète. En attendant, nous créons également de nouvelles connexions neuronales avec tout ce qui se passe à ce moment-là. Ensuite, il y a le rôle de nos schémas. Ce sont les plans que nous tenons dans notre cerveau pour diverses choses comme nos exemples prototypiques de choses que nous voyons dans le monde. Nous avons des schémas pour ce à quoi ressemblent certains objets, comportements, réactions sociales... Nous ne pouvons pas faire attention à tout ce qui se passe autour de nous à la fois et quand nous nous souvenons d'un environnement, nous nous trouvons souvent inconsciemment à combler les lacunes sur ce qui si y est déjà passé, les associations positives ou négatives.... Le simple fait de se souvenir de quelque chose suffit à déformer notre mémoire de cet événement jusqu'à par répétition devenir complètement faux.

Conclusion

  • soyez intéressé par ce que vous apprenez ;
  • celui qui sait ne fait que croire et n'apprend rien ;
  • trouvez un moyen de tirer parti de votre mémoire visuelle ;
  • créer un arbre de mémoire mentale ;
  • associez ce que vous essayez d'apprendre avec ce que vous savez déjà ;
  • dormez suffisamment pour consolider et conserver vos souvenirs.

 

Sources

(1) The Neuroscience of Memory: Implications for the Courtroom. Joyce W. Lacy and Craig E. L. Stark. Publié le 14 aout 2013
(2) Ebbinghaus H. Memory: A Contribution to Experimental Psychology. Teachers College, Columbia University; New York: 1885.
(3) Make Gestures to Learn: Reproducing Gestures Improves the Learning of Anatomical Knowledge More than Just Seeing Gestures.Mélaine Cherdieu, Olivier Palombi, Silvain Gerber, Jocelyne Troccaz, Amélie Rochet-Capellan
(4) Teachers’ gestures facilitate students’ learning: A lesson in symmetry. Laura Valenzeno, Martha W Alibalib Roberta Klatzkya April 2003
(5) How do teacher’s gestures help young children in second language acquisition ? Tellier Marion Université Paris 7, UFR Linguistique, Laboratoire ARP

 

27/04/2018


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