Krav maga : lenteur et mémorisation

Applications
 
Selon Michael Merzenich (5) et d'autres neuroscientifiques :

• l' attention et la sensibilisation sont les principales conditions préalables à l’efficacité de la neuroplasticité ;

• le cerveau est beaucoup plus susceptible de s'améliorer à une certaine activité si on prête une attention particulière tout en le faisant ;

• le mouvement lent peut aider votre capacité à prêter attention à exactement ce que l’on fait quand on le fait.

Le temps et la plasticité neuronale
 
Le temps de l’apprentissage est la principale difficulté pour tous pratiquants, car il est toujours pressé de réaliser le mouvement à vitesse réel. S’entraîner lentement c’est aussi laisser le temps d'approcher le mouvement d'une manière exploratoire (principe du conditionnement opérant), pour permettre beaucoup plus d'attention sur les détails subtils de celui-ci. Devenir plus coordonné est essentiellement une question de recâblage des circuits neuronaux qui contrôlent le mouvement.
 
L'erreur de l’éloge du travail lent
 
Le travail lent n’est pas une fin en soi. C’est une méthode d’entraînement, dans le temps nécessaire, pour la mise en application des mouvements de krav maga, à vitesse réelle.
 
Conclusion
 
Pour tous les pratiquants de krav maga cela permet :

• de ne pas entrer en phase de stress pendant l'acquisition des mouvements ;

• de s’entraîner en confiance ;

• de prendre confiance en soi ;

• une prise de conscience fine du geste ;

• de pouvoir essayer d'avoir une action sur ces mouvements et de les améliorer.

• d'améliorer la mémorisation des mouvements ;

• de favoriser la plasticité neuronale ;

• de développer le relâchement musculaire ;

• de sentir les muscles qui sont en action ;

• de percevoir l'alignement des différents segments de son corps dans les mouvements souhaités ;

• de modifier les muscles utilisés pour réaliser un mouvement ;

• de favoriser l'équilibre et les déplacements ;

• de franchir toutes les étapes vers la modification de l'utilisation du corps dans les mouvements ;

• etc...

 
La lenteur génère un entraînement à la mémorisation de la gestuelle et à la patience. Cette lenteur permet d’augmenter la précision des gestes, à la fois parce que le temps du mouvement le permet, mais aussi car la lenteur et l’inexactitude du geste ne passent pas inaperçues.
 
(1) Iaïjutsu : l'art de dégainer et de couper d'un seul geste. Kenjutsu : l'art de manier le sabre lorsqu'il est retiré de son fourreau.
(2)  « Dynamique temporelle et spatiale des modifications de la structure cérébrale au cours de l'apprentissage approfondi. » Draganski, 2006
(3) Phénomène de différenciation par lequel les cellules souches comme celles que l’on retrouve dans l’hippocampe, vont se diviser en deux : l’une d’elle va demeurer une cellule souche, et l’autre se transformera en neurone.
(4) Même si elles ne participent pas directement au traitement de l’information nerveuse, les cellules micro gliales (cellules formant la principale défense immunitaire active du système nerveux central) sont très nombreuses. Il à été observé que ces cellules se referment autour de certaines synapses et les engloutissent. Les synapses sont tous  simplement détruites et éliminées du paysage cérébral.
(5) Michael Merzenich (1942) : neuroscientifique et professeur américain. Enseignant à l'Université de Californie à San Francisco depuis 1982 et membre de l'Académie nationale des sciences.

23/12/2016