Pragmatisme et self-défense contre un couteau

Vu la multiplicité des paramètres, une attaque réelle au couteau suit des logiques complètement différentes de celles transmises dans une salle de sport.

• la visibilité du couteau ;

• la distance entre le possesseur du couteau et la victime ;

• l’angle d’attaque (moins de force et d'énergie sont nécessaires pour perforer la peau lorsque le plan de la lame est parallèle à la direction d'une plus grande tension de la peau, alors que des niveaux plus élevés sont requis lorsque la lame est perpendiculaire) (1) ;

• l’orientation de la lame (poinçonnage ou en coupe) ;

• le type de l’objet contondant (longueur de la lame, simple ou double tranchant…) ;

• la vitesse des mouvements avec le couteau ;

• les mouvements de l’agresseur ;

• le stress généré par l'agression ;

• l'effet tunnel ;

• l’agresseur est-il sous influence de produits stupéfiants ou alcoolisé ;

• l'agression se déroule dans un lieu clos ou dans espace ouvert ;

• circonstances de l'agression ;

• ....

Sans tenir compte de la multiplicité de ces paramètres. Il est possible d'estimer qu'il y a deux grands cas de figure dans les attaques au couteau : les agressions où l’on voit le couteau et les agressions où on ne le voit pas.

Dans le premier cas, ce sont des agressions après des intimidations ou des menaces. Dans ces cas, avec de l’entraînement et des techniques réalistes transmises par en krav maga (et uniquement avec des heures d’entraînements et des techniques réalistes), il y a  possibilité de reprendre une distance de sécurité, de bloquer, de contre-attaquer et de s’en sortir vivant.

Dans le deuxième cas si le couteau n'est pas visible, toutes les techniques de défense spécifiques au couteau sont difficilement réalisable et si ce n'est des sorties de l’axe d’attaque, il ne sera possible que de compter que sur les probabilités que cela passe à côté ou la maladresse de celui qui tient le couteau.

Malheureusement il s’avère que dans la majorité des cas (encore une fois faute d’étude et de statistiques disponibles), c’est le deuxième cas de figure qui semble être le plus fréquent.

• faire absolument tout son possible pour garder une distance de sécurité. Quitte à pousser toutes les personnes environnantes si l’on est visé par l’attaque. (Ce que l’être humain a tendance par nature à ne pas vouloir faire) ;

• faire en sorte de toujours restez en mouvement. Dès qu’il s’agit d’un couteau il ne faut jamais oublier qu’il s’agit d’une question de survie ;

• utiliser l'environnement, utiliser des objets pour se défendre ou du mobilier pour se protéger. Comme tourner autour d’une voiture, se servir d’une chaise ou d’un tabouret... ;

• même si les probabilités d'être submergé par les conséquences de l'état de sidération sont obligatoires, ne jamais aller au sol avec une personne armée d’un couteau ;

• protéger les zones vitales. Sur le corps humain, il s’avère qu’il y en a une grande quantité. Toutes les artères sont des points sensibles face à un couteau. Dans le cadre de blocages avec les bras (qui sont des réflexes reptiliens), ils se feront toujours avec la face externe de l’avant-bras. Il est préférable de sacrifier cette partie du corps plutôt que la gorge ;

• la défense et la riposte (rapide, efficace et brutale) doivent impérativement être simultanée face à un couteau. L'objectif est en priorité de déstabiliser l’agresseur pour permettre, soit de le neutraliser, de le désarmer, ou de fuir.

• en disposant d’une « arme » telle qu'un bâton, une chaise... l'utiliser à longue distance pour percuter la main armée, est une priorité.

• avec des personnes autour et une distance de sécurité qui le permet, crier « couteau, couteau... ! » peu sauvé des vies.

La défense contre couteau est très complexe. Elle regroupe de très nombreux paramètres à la fois tactiques, techniques, environnementaux et comportementaux qui nécessite un entraînement constant, spécifique et le plus proche possible de la réalité. Les armes défensives par excellence contre un couteau resteront : la soumission, la fuite ou le bouclier (bâton, chaise, mobilier, ceinture…).

Très souvent et même si les plus grands experts conseils de fuir face à une agression au couteau, il s’avère que ce n’est pas possible. Quand il s’agit de survivre, ce raisonnement est tout simplement impossible. La fuite n'est pas la seule possibilité, surtout quand cette possibilité n'est justement pas réalisable. S'entraîner à la self-défense contre un couteau n’a qu’un seul objectif : augmenter le taux de probabilité de survivre avec le moins de préjudice physique possible.

C'est précisément pour cette raison qu'il existe des techniques de self défense efficace pour cela. Même sans la moindre technique de contrôle et de désarmement qui font rêver bon nombre d’individus, en s’entraînant avec assiduité et rigueur, il est possible de s'en sortir mieux que les autres (avec toute l’empathie qui est due à ces personnes qui vont subir et souffrir physiquement, pour le reste de leur vie des séquelles de ce genre d’agression). Et même si l'efficacité ne sera potentiellement et statistiquement jamais optimale, le krav maga par ses techniques réalistes prépare ses pratiquants contre les attaques aux couteaux.

Conclusion

Renoncer exclusivement et uniquement si ça vie est en jeu. Les biens matériels n’ont aucune valeur face à une vie ou une vie avec un handicap.

Sources

(1) Mechanics of Stabbing: Biaxial Measurement of Knife Stab Penetration of Skin Simulant M. D. Gilchrist, S. Keenan, M. Curtis, M. Cassidy, G. Byrne & M. Destrade 2007