Témoignage d'une infirmière face au vécu de la violence et de l'agressivité dans sa profession.
« … Genèse d'un mal qui touche les soignants
Diverses organisations se sont donc penché su ce fléau, et notamment l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Selon l'OMS « la violence résulte de l’interaction complexe de facteurs individuels, relationnels, sociaux, culturels et environnementaux. »
En effet, cette violence et cette agressivité présente au sein des structures de soins peut s'expliquer par de nombreux facteurs comme la détérioration d'accessibilité aux soins, les temps
d'attentes, le manque de personnel, une perception de la qualité des services de l’hôpital mauvaise, des patients de plus en plus exigeants ou encore à cause de leur pathologies ou bien de leur
personnalité (alcooliques, toxicomaniaques…). En me rapportant à ma situation, je constate que ce dernier facteur, c'est à dire l'alcoolisme et les toxicomanies, ont été des facteurs favorisants
importants à l'émergence de cette agressivité. J'ai eu le ressenti que c'était un vrai parasite à la mise en place d'une communication, entre soignant et soigné, et que cela empêche
l'instauration d'une relation de confiance. Il n'est donc pas exclu de montrer une attitude d'évitement, de fuite ou encore un sentiment de peur, d'insécurité de la part du soignant. Henri
Laborit (1), à d'ailleurs décrit à ce sujet, qu'un individu confronté à une situation d'agressivité à trois possibilité de comportement : la fuite, la lutte ou l'inhibition de l'action. Pour ma
part, si je me réfère à cette théorie, je pense avoir fait preuve d’inhibition car même si j'ai répondu à ce « zonard » c'était uniquement pour me justifier de mes actes. Pour toutes les émotions
que je ressentais à côté, je les gardais à l'intérieur, comme on pourrait dire, « j'ai pris sur moi ».
Toutes ces violences ont bien sur des conséquences physiques mais surtout psychologiques sur les soignants. Un article dit à ce propos « on doit redouter l'impact de la violence au travail
sur les équipes soignantes. En effet, le manque de motivation, la perte de confiance, le sentiment d'insécurité, la colère, l'anxiété, l'irritabilité et les états dépressifs constituent le lot
quotidien des hospitaliers » (2). Pour ma part après m'avoir blessé, énervé, cette situation m'a ensuite amené à me remettre en question. J'éprouvais de la culpabilité car j'avais à l'esprit que
c'était entièrement de ma faute si cette agression verbale avait eu lieu. « Je m'y suis mal pris pour faire ce pansement », « Je manque de confiance en moi ». Telles ont été les phrases qui ont
envahie ma pensée les jours suivants. Ce fut un passage difficile. « Celui qui subit la violence a l'impression de n'être réduit qu'à un simple objet » (3)
Par conséquent je me demande comment l'infirmière ressent ces violences dans les services au quotidien... »
« ...La relation soignant-soigné face à l'agressivité
Qu'est ce que la relation soignant-soigné ?
Définition :
« Interaction entre deux personnes se trouvant dans une situation de soins à chaque fois renouvelée par ce qu'elle offre d'inconnu, de complexe et d'imprévisible. Elle est le fondement de la
prise en charge du patient. » (4)
Mise en place dans les services :
Pour répondre à cette partie, je me suis surtout appuyée sur des témoignages infirmiers . Leur expérience et leur savoir faire m'ont permis de pouvoir répondre à mon interrogation sur quelle
attitude soignante adopter face à un patient agressif. Autrement dit, qu'est ce que le soignant met en place concrètement pour gérer cette agressivité ?
Que ce soit dans un service ou dans un autre, il y a des attitudes soignantes qui seront similaires.
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