Synthèse sur la durée
Bien que la durée moyenne d'une agression au couteau soit de 23 secondes, il est important de garder les choses en perspective :
- dans ce court laps de temps, l'agresseur moyen frappe à un taux de 5 à 7 fois toutes les 5 secondes ;
- les agressions sont plus souvent exécutées avec des coupures rapides, courtes et répétitives dans différents angles ;
- généralement il y a une première vague de coups de poing pendant laquelle l'agresseur profite de l’effet de surprise et va donner entre 5 et 10 coups de poing.
- quand la victime combat en essayant de s'échapper, les coups de poing s’espacent.
Types d’agressions
Point important car contrairement à ce qui enseigné, la plupart des agressions ne sont statistiquement pas :
- une poussée droite simple (comme un mouvement de baïonnette)
Les agressions au couteau sont principalement exécutées avec des coupures rapides, courtes et répétitives dans différents angles (du bas vers le haut, des coups vers le thorax, vers le haut, vers
le bas et tous les angles sur le cou). Aussi connues sous le nom de «machine à coudre» ou «shanking prison», les coupes courtes et rapides sont les plus courantes et sont très
difficiles à arrêter. Car il n'y a pas beaucoup de temps et pas beaucoup d'espace pour dévier, redéfinir l'attaque ou bloquer et frapper.
- la majorité des agressions s'effectuent sous la forme d’attaque piquée (58,8%).
- l’agression en 360° du haut vers le bas n'est que de 29,9%. Moins fréquente que l'on ne pourrait penser habituellement.
- dans un petit nombre de cas, environ 6%, l'agresseur change de prise en main pendant l'agression, passant du haut vers le bas en inversant ou vice-versa.
- il convient de noter qu’aucun cas de changement d'une main à l'autre n’a été constater.
Discussion
Au vu de ces constatations il est donc possible de tirer des grandes lignes :
- les agressions aux couteaux sont les plus souvent des embuscades ;
- les agresseurs ne brandissent pas le couteau à l'avance ;
- elles sont lancées à courte portée (moins d’un mètre de la victime) ;
- les agressions sont portées avec rapidité, acharnement et détermination dans un laps de temps très court ;
- le premier geste d’agression est fait avec la main opposée, protégeant efficacement le couteau ;
- le poignardage s’effectue de manière répétitive avec des courtes poussées dans différents angles ;
- les attaquants saisissent souvent et poussent la victime, tétanisé par la peur, qui tombe très souvent au sol ;
- les agresseurs s'accrochent à la victime avec leur main libre
- le taux de coup est de 1 à 2 poussées par seconde (5 à 7 fois pour 5 secondes) ;
- la plupart des blessures sont infligées sur le côté gauche de la victime (abdomen, poumon, gorge) ;
- les agressions surviennent le plus souvent dans un environnement semi-fermé.
Les seules certitudes
- vous allez reculer, perdre l’équilibre et vous tomberez vraisemblablement au sol ;
- vous serez dans un état de sidération et vous serez submergé par la peur de l'agression ;
- les mouvements seront diminués ;
- la vision sera totalement perturbée et vous ne verrez plus rien ;
- les compétences motrices fines auront totalement disparu ;
- il sera très difficile voire impossible d’accéder au bras qui tient le couteau ;
- vous ne verrez pas la lame avant que l'agression ne soit lancée ;
- il ne sera probablement pas possible de fuir et d’éviter l'agression ;
- il y aura très peu de temps et d'espace pour réagir et déployer une contre-attaque ;
- il ne sera probablement pas possible d’arrêter le ou les premiers coups de couteau ;
- la probabilité d’être coupé et poignardé un certain nombre de fois est très importante ;
- il est possible de ne même pas se rendre compte que l’on a été coupé ou poignardé ;
- il y a peu de probabilité d’avoir le temps de sortir sa propre arme (pistolet, spray…). Au moins pas avant d'être poignardé quelques fois ;
- toute technique basée sur des clefs et des manipulations précises du bras est illusoire et a très peu de probabilité de réussir ;
- toute technique qui repose sur l'hypothèse d'une seule attaque droite ou d’un large balayage a très peu de probabilité d’exister.
Conclusion
En d'autres termes, les personnes ont eu une plus forte probabilité d’être poignardés moins de fois quand elles se sont concentrés sur la fuite, plutôt que d’essayer de désarmer ou
d’arrêter l'agresseur. C'est un résultat important qui devrait diffuser dans tous les programmes de formation à la self-défense contre les couteaux. C'est l'une des parties les plus
délicates de la défense contre couteaux. Il faudra peut-être se battre, mais cela devrait toujours se faire avec et dans l'idée de fuir le plus tôt possible. Quand et à quel moment ? Cela reste
la part d’inconnu.
Source
Patrice Bonnafoux 2016 Urban Fit & Fearless™ Londres
14/08/2017