Quels sont les seules possibilités pour apprendre ?

Les informations ne peuvent passer de la mémoire à court terme à la mémoire à long terme que de trois façons : urgence, répétition et association.

• L'urgence, avec la libération d'hormones de stress, crée un puissant lavage de produits chimiques qui renforce la connexion entre les neurones ou les synapses. Et l'urgence détermine également comment et où le cerveau encode l'information dans la mémoire à long terme. L'urgence peut créer une mémoire de très longue durée. Après une seule exposition à une menace, l'amygdale peut conserver cette mémoire pendant toute une vie. Cependant, l'encodage de l'événement, c'est-à-dire la capacité de se rappeler ou de récupérer la mémoire peut être plus gênante et ne peut pas être contrôlée de manière consciente, sont plus souvent des informations stockées avec un marqueur émotionnel plutôt que narratif.

• La répétition est l'outil d'apprentissage le plus connu. Chaque être humain mémorise en les répétant. La répétition crée une mémoire à long terme en suscitant ou en activant de fortes interactions chimiques au niveau de synapses de nos neurones (lieu où les neurones se connectent à d'autres neurones). La répétition crée l'apprentissage le plus puissant. La plupart des apprentissages implicite (comme enfiler une veste) et explicite (les tables de multiplication) reposent sur la répétition. C'est aussi pourquoi il est si difficile de changer de comportement, car le nouveau comportement doit être répété aussi longtemps et l'ancien comportement doit être maîtrisé.

• L'association est la capacité pour une information de puiser dans une connexion neuronale déjà existante : la correspondance entre deux choses. L'apprentissage par association qui est propre à tous les êtres vivants sur terre, consiste à acquérir ou à modifier une représentation d'un environnement, d'un stimulus de façon à permettre des interactions ou des réactions adaptés ou de plus en plus efficaces. (1)

• Par essais et par erreur. L’erreur elle-même est trop souvent considérée comme une mauvaise réaction. Alors qu’apprendre de ses erreurs offre l'opportunité d'affaiblir les mauvaises connexions au profit de connexions plus appropriées. Il est donc essentiel de comprendre les raisons qui nous ont conduits à l'erreur, au risque de les reproduire. Et il faut les comprendre le plus tôt possible sinon les connexions erronées se renforcent et deviennent plus difficiles à effacer. Les biais cognitifs, conceptions et préjugés sont le fruit de connexions erronées qui n'ont pas été effacées. Une connexion s'affaiblit ou disparaît soit parce que nous avons appris de nos erreurs, soit parce que nous avons assimilé des informations plus pertinentes qui sollicitent un autre réseau de neurones, soit parce que notre activité a changé et ne sollicite plus les réseaux de neurones incriminés. On pourrait résumer ce dernier point par « le cerveau ne s'use que lorsqu'on ne s'en sert pas » ! (2)

À ce jour nous savons que les connexions entre neurones nous permettent de mémoriser des techniques de krav maga et réussir à les réitérer, avec un certain degré de pourcentage d’efficacité dans tous les contextes. Maintenant, il est indispensable d’atteindre un certain niveau de perfection de restitution dans des contextes forcément non ressemblant à la réalité, pour pouvoir réussir à les reproduire dans à peu près tous les contextes. La création de nouvelles connexions commence environ 15 minutes après l'exposition à une information inédite. Ce processus mettra jusqu'à deux jours pour se parfaire, selon la complexité de l'information. Cela signifie qu'il faut privilégier de courtes sessions d'apprentissage avec des pauses fréquentes pour mieux assimiler des données nouvelles et complexes. En effet, l'hippocampe agit comme un filtre protecteur, mais il a une capacité mnésique (3) très faible. (4)

Sources

(1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Apprentissage
(2) https://fr.wikipedia.org/wiki/Conditionnement_op%C3%A9rant
(3) « Art de cultiver la mémoire »
http://www.cnrtl.fr/definition/mn%C3%A9sique
(4) Hebbian synapses in hippocampus. S R Kelso, A H Ganong, and T H Brown. Juillet 1986. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC323944/

02/12/2018