L'effet du témoin ou effet spectateur

    Effet spectateur ou effet du témoin

L’influence sociale de l'effet spectateur ou effet du témoin :
 
L’influence sociale implique que dans une situation d’urgence potentiellement ambiguë, un être humain placé en présence d’autres personnes va probablement, faute de moyens objectifs rapides, être tenté de s’assurer de l’exactitude de sa propre interprétation de la situation en observant la réaction des autres personnes présentes autour de lui. Ce temps de latence et cette tendance naturelle à  être d'abord spectateur avant d'agir annulent l’intervention, ou allongent son délai.
Avant d’intervenir, le témoin d’une situation d’urgence va ainsi vérifier qu’il a bien interprété la situation en regardant les autres. En entendant un bruit inhabituel à l'extérieur de chez soi, chaque personne présente va tout d’abord regarder ce que font les autres afin de confirmer ce qu’elle a interprété:

  • les autres ont-ils également entendu ?
  • les autres ont-ils l’air d’avoir entendu la même chose ?
  • ce bruit est-il aussi bien inhabituel pour les autres que pour moi ?
  • etc...

Dans beaucoup de cas, le fait d’être au milieu d’une foule nous empêche d’intervenir ou d'agir rapidement. En réalité, la présence d’autrui inhibe l’action dans un premier temps, car nous sommes influencés socialement. Nous regardons donc tout d’abord l’attitude des autres afin de  savoir s’il faut agir ou non.
Face à cette inaction des autres, chaque individu va pouvoir considérer que la situation est peut-être moins urgente qu’il ne le pensait et décide donc de ne pas intervenir.
Tous les témoins étant dans le même processus, il en résulte qu’aucun d’entre eux ne va intervenir pendant ce temps d’observation mutuelle. Il s'agit d’un phénomène d’ignorance plurielle. La conséquence minimale de ce processus qui peut-être observée est que, plus le nombre d’aidants " potentiels" est grand, plus le délai pour l’apparition d’aide est long. La conséquence la plus grave pourra être une absence totale d’intervention de la part des témoins.

 

Appréhension de l’évaluation:
 
Lorsqu’ un témoin décide d’intervenir dans une situation d’urgence, il prend le risque de se tromper en interprétant cette situation comme une urgence et en considérant qu’il se doit de faire quelque chose. En présence d’autres êtres humains, ce risque s’accompagne d’une crainte de voir son comportement évalué négativement par les autres. La crainte voire la peur de paraître ridicule aux yeux des autres témoins en cas de mauvaise interprétation. Tout en sachant que cette crainte est d’autant plus conséquente que le nombre de témoins est important. La crainte d’être évalué négativement par les autres est un facteur susceptible d’inhiber les comportements d’aide en présence d’autrui. Cette appréhension de l’évaluation est liée au fait que l’être humain a conscience que les autres personnes présentes ont connaissance de sa conduite (Schwartz & Gottlieb, 1976).
 
Diffusion de la responsabilité:
 
Il  y a ensuite  le phénomène de diffusion de la responsabilité. C’est-à-dire que chaque individu pense que quelqu’un d’autre va agir:

  • quelqu’un qu'il pense plus compétent que lui-même
  • quelqu'un de plus confiant
  • quelqu'un de plus courageux
  • etc...

Du coup, tout le monde regarde et/ou se regarde et personne n’agit.
 
Des solutions ?
 
Il semblerait dans un premier temps que connaître le phénomène du spectateur ou effet du témoin permettrait de le surmonter, et ainsi d’oser proposer son aide lorsque cela s'avère nécessaire. Dans le cas d'une agression physique en présence d'autrui, il a également été démontré quelque chose de très important. Si l'on est victime d'une agression en présence d'une foule, en nommant une personne spécifiquement, qui sera alors une personne garante de la responsabilité et de l'intervention, cela évite le processus de diffusion de la responsabilité et permet l'action d'un plus grand nombre de témoins plus rapidement.
 
Conclusion:
 
Au vu des études actuelles, il est erroné de conclure que l’effet spectateur ou effet du témoin se met en œuvre de manière systématique dans chaque situation d’urgence.
La variabilité de cet effet a amené de nombreux chercheurs à analyser de plus près les situations qui peuvent réduire, annuler ou même inverser ce phénomène d’inhibition.
Il existe de toute façon une multitude d'exemples où des individus (homme ou femme sans distinction) ont porté secours, même au péril de leur propre vie à des victimes sous la pression et la présence de la foule.
Et heureusement ...

 

21/01/2016


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