Au cinéma le héros intervient dans les agressions dans les bars, généralement lorsqu'une victime passive est agressée par une bande de voyous. Cependant, il s'avère qu'une nouvelle étude
sociologique constate que dans la vie réelle, les tierces personnes sont plus susceptibles d'intervenir dans des situations de conflit lorsque l'agression implique une agression mutuelle entre
des hommes ivres.
Michael Parks et ses collègues ont formé des dizaines d'observateurs qui ont analysé 860 incidents d’agression dans les bars durant 503 nuits, dans 87 grands clubs et bars de Toronto, au Canada.
L'agression a été définie comme allant d'une insulte verbale ou d'un contact physique indésirable, à un coup de poing ou un coup de pied.
Types de motifs d’agressions
Les incidents étaient deux fois plus susceptibles d'impliquer une agression unilatérale par opposition à une agression mutuelle. L'incident le plus fréquent impliquait un homme faisant des
avances indésirables persistantes ou un contact physique envers une femme. Les agressions entre les hommes sont les plus fréquentes. L'agression entre les femmes étant plus rare.
Types d’intervention
Étonnamment, peut-être, le type d'incident agressif le plus fréquent d’un homme envers une femme était le comportement le moins susceptible de provoquer une
participation d’un tiers. L'agression unilatérale entre les hommes à également provoquer peu d'interventions. Michael Parks et son équipe pensent que c'est probablement parce que de tels
incidents sont jugés non sérieux et peu susceptibles de dégénérer. Cela a été confirmé par les données sur la façon dont les situations se sont déroulées.
Préjudices physiques
Les blessures physiques graves et les agressions intenses ont rarement été provoquées par une agression unilatérale de toute nature, y compris les hommes sur les femmes. Le préjudice grave et
l'escalade sont le plus souvent provoqués par une agression mutuelle entre les hommes. C’est la situation qui a provoqué le taux le plus élevé de participation de tiers. D'autant plus si les
hommes impliqués étaient en état d'ébriété.
Pris ensemble, Michael Parks et son équipe pensent que leurs données montrent que les tierces parties décident d'intervenir en fonction de leur évaluation de la dangerosité de la situation. Cela
correspond aux recherches en psychologie sociale sur « l’effet spectateur », montrant que les spectateurs interviennent plus souvent dans des situations les plus dangereuses « qu'ils
considèrent » comme urgente. Les recherches sur l'intervention des spectateurs ont produit un grand nombre d'études montrant que la présence d'autres personnes dans une situation
critique réduite la probabilité qu'un individu va porter secours ou aideront la personne en danger (lire la suite sur l’effet spectateur).
Une explication alternative ou parallèle est que les tiers ont été influencés pour intervenir en fonction des règles culturelles autour de la sauvegarde de l'honneur et du fait de ne pas perdre
la face.
Michael Parks et ses collègues ont déclaré que leurs résultats pouvaient avoir des applications pratiques. «La formation du personnel peut inclure la prise de conscience des types de situations
les plus susceptibles d'inciter des tiers agressifs et de travailler en équipe pour empêcher leur participation». "Le personnel pourrait également être formé pour exploiter les bonnes intentions
des tiers non agressifs".
Conclusion
La grande force de cette étude est qu'elle repose sur des observations de la vie réelle, c'est-à-dire de l’éthologie et de la sociologie. L'unique inconvénient de cette étude, reconnu par les
chercheurs eux même, est qu'elle lui manque des preuves directes des motifs d’interventions des personnes.
Source
Parks MJ, Osgood DW, Felson RB, Wells S, and Graham K (2013). Third party involvement in barroom conflicts. Aggressive behavior, 39 (4), 257-68 PMID: 23494773
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