Psychologie de la sécurité en krav maga
La sécurité est à la fois un sentiment et une réalité et ils ne sont pas les mêmes.
La réalité de la sécurité est mathématique, basée sur la probabilité des différents risques et l'efficacité des différentes contre-mesures. Nous pouvons calculer comment sécuriser notre
maison du cambriolage, en fonction de nombreux facteurs. Il est également possible d’évaluer quelle est la probabilité d’être agressé dans les rues par un étranger ou dans sa propre maison par un
membre de la famille… Mais cela reste des probabilités et dépend de la psychologie du risque de chacun.
La sécurité est aussi un sentiment fondé non pas uniquement sur des probabilités et des calculs mathématiques, mais sur des réactions psychologiques à la fois des risques et des contre-mesures.
Il est possible de se sentir dans une situation plus à risque au niveau du cambriolage plutôt que de se faire agresser. Alors que le voisin lui, dans la même situation pourrait percevoir la
probabilité des risques d’agression et de cambriolage de façon totalement différente. Le sentiment et la réalité de la sécurité sont certainement liés les uns aux autres, mais ils ne sont
tout aussi certainement pas la même chose.
Différence de perception selon chacun ?
Quatre domaines de recherche peuvent aider à éclairer cette question.
La première est l'économie comportementale. L'économie comportementale se penche sur les préjugés humains :
- émotionnels ;
- sociaux ;
- cognitifs ;
- et comment ils affectent les décisions économiques.
Le second est la psychologie de la prise de décision et la rationalité, qui examine la façon dont nous prenons des décisions.
Le troisième est la recherche directe dans la psychologie du risque. Les psychologues ont étudié la perception du risque pour essayer de comprendre quand est-ce que nous exagérons les risques et
quand est-ce que nous les minimisons.
Le quatrième domaine pertinent de la recherche est la neuroscience. La psychologie de la sécurité est intimement liée à la façon dont nous pensons :
- à la fois intellectuellement
- et émotionnellement.
Au fil des millénaires, notre cerveau a développé des mécanismes complexes pour faire face aux menaces. Comprendre comment notre cerveau fonctionne, et comment il échoue est essentiel pour comprendre le sentiment de sécurité.
Le compromis de la sécurité
La sécurité est un compromis. C’est une notion essentielle à la compréhension de la psychologie de la sécurité. Il n'y a pas une sécurité absolue, et tout gain en sécurité implique toujours une
forme de compromis.
Les compromis sont totalement liés aux coûts de sa sécurité. Ils représentent :
- l'argent ;
- le temps à y investir;
- la commodité ;
- les capacités ;
- les contraintes de libertés
- ...
Que cela soit pour un commerçant à l’heure de la fermeture de son magasin ou dans la simple réflexion sur le fait d’assurer sa sécurité personnelle, des compromis seront indubitablement à mettre
en place.
Dans cette optique cela n'a aucun sens de simplement regarder la sécurité en matière d'efficacité.
- Est-ce réellement efficace contre la menace ? n’est pas la bonne question à poser.
- La bonne question serait plutôt. Est-ce un bon compromis ?
Nous faisons de la sécurité des compromis de façon plus ou moins grande tous les jours. Nous le faisons lorsque nous décidons de verrouiller nos portes le matin, lorsque nous choisissons notre
itinéraire de métro... Ce ne sont souvent pas les seuls facteurs dans une décision, mais ils sont des facteurs contributifs. Et la plupart du temps nous ne le réalisons même pas. Nous faisons de
la sécurité des compromis intuitivement.
Ces choix intuitifs sont essentiels à la vie sur cette planète. Contrairement à l'être humain tout être vivant utilise la sécurité des compromis et la plupart du temps en tant qu’espèce dans
l’unique but de survivre. Et pourtant, dans le même temps il semble que nous soyons toujours désespérément mauvais par rapport à ces compromis. Nous nous trompons tout le temps. Nous exagérons
certains risques tout en minimisant les autres. Nous exagérons certains coûts tout en minimisant les autres. La vérité est que nous ne sommes plus adaptés à faire de la sécurité des compromis
dans le monde que nous avons créé. Nous ne sommes même plus adaptés pour faire face à l'environnement en tant qu’hominidé vivant en petits groupes familiaux dans la nature. Et encore moins pour
le faire dans les grandes métropoles remplit de dangers potentiels que nous avons nous-mêmes initiés à notre insu.
Types de risques
- La gravité du risque ;
- la probabilité du risque ;
- l'ampleur des coûts ;
- quelle est l'efficacité de la contre-mesure afin d'atténuer le risque ;
- dans quelle mesure les risques disparates et les coûts peuvent être comparés.
Plus votre perception diverge de la réalité d’un de ces cinq aspects, moins votre compromis perçu correspondra au compromis réel. Si vous pensez que le risque est plus grand qu'il ne l'est vraiment, vous allez dépenser de l’énergie pour rien sur l'atténuation de ce risque. Si vous surestimez les coûts d'une contre-mesure, vous êtes moins susceptible de l'appliquer lorsque vous le devriez. Et si vous surestimez l'efficacité d'une contre-mesure, vous êtes plus susceptible de l'appliquer lorsque vous ne devriez pas. Si vous évaluez mal le compromis, vous ne serez pas équilibré avec précision sur les coûts et les avantages de la contre-mesure. Cette estimation de la contre-mesure ne peut s’apprendre en krav maga, qu’en suivant des cours dispensé par un professeur doté d’expériences.
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