L'utilité de la colère

Même si la société définit généralement la colère comme une émotion négative et asociale. En krav maga ou en société la recherche conclut que la colère a aussi son utilité et son côté positif.

Il y a toutes sortes de bonnes raisons civilisées pour éviter de se mettre en colère. Car non seulement cela génère du stress, mais cela risque de faire faire des choses stupides sans remarquer les risques et cela peut être également autodestructeur. En conséquence, les « gens civilisés » font de leur mieux pour supprimer, rediriger et/ou masquer leur colère. La plupart d'entre nous traitons la colère comme si elle était déraisonnable, imprévisible et nocive. Mais comme toutes les émotions, la colère a ses objectifs, qui peuvent être utilisés à bon escient.

Les gens en colère sont plus optimistes

Même si cela ne peut être généralisable et paraître étrange, mais les gens en colère ont quelque chose en commun avec les gens heureux. Le dénominateur est qu’ils ont tendance à être plus optimistes. Une étude sur la peur du terrorisme a été menée à la suite des attentats terroristes du 11 septembre. Dans cette étude, les personnes en colère s'attendaient à moins d'attaques à l'avenir (1). En revanche, ceux qui éprouvent plus de peur du terrorisme sont plus pessimistes quant à l'avenir et s'attendent à de nouvelles attaques.

La colère est une force motrice

La colère elle-même est une sorte d'énergie positive, une force motrice et une puissante source de motivation. Les recherches ont montré que la colère peut nous pousser à atteindre nos objectifs face aux obstacles et aux problèmes de notre quotidien.

Dans une étude, les participants ont montré des objets associés à une récompense. Certains, cependant, ont d'abord été exposés à des visages en colère. Ceux à qui ont à montrer des visages en colère étaient plus susceptibles de vouloir les objets auxquels ils ont été exposés par la suite (2). Quand nous voyons quelque chose de bénéfique, nous le voulons plus quand nous sommes en colère. Donc, quand elle est utilisée correctement, la colère constructive peut nous faire se sentir fort et puissant et vous aider à obtenir ce que vous voulez.

La colère permet d’apprendre à se connaître

Si nous nous le permettons la colère peut aussi permettre d’apprendre à se connaître.
Un échantillon de Russes et d'Américains a été interrogé sur la façon dont leurs crises de colère récentes les avaient affectés (3). 55% ont affirmé que se mettre en colère avait laissé au final un résultat positif. Un tiers a déclaré que la colère leur permettait d’avoir un aperçu de leurs propres fautes. Si nous pouvons analyser quand nous nous mettons en colère et pourquoi, alors nous pouvons apprendre comment faire pour améliorer nos vies. La colère peut motiver le changement de la conception de soi.

La colère comme une stratégie de négociation ?

La colère peut être un moyen légitime d'obtenir ce que l’on veut. Dans une étude sur la négociation, les participants ont fait des concessions plus importantes et moins de demandes face à une personne en colère que face à une personne heureuse (4). Il y a donc des preuves que la colère peut être utilisée comme stratégie de négociation, mais c'est plus compliqué que cela car la colère est susceptible de mieux fonctionner quand elle est justifiée. (5)

La colère est profiter aux relations

La colère est une réaction naturelle à l'injustice de quelqu'un d'autre et c'est une façon de communiquer ce sentiment d'injustice. Mais la société nous inculque que la colère est dangereuse et que nous devrions la réprimer. Inversement des recherches ont montré que le fait de cacher la colère dans les relations intimes peut être préjudiciable (6). Lorsque l’on cache sa colère, l’interlocuteur ne sait pas qu'ils ont fait quelque chose de mal, et ainsi continueront à le faire. Cela ne génère aucun bien à la relation.

L'expression de la colère, si elle est justifiable et vise à trouver une solution plutôt que de simplement évacuer, puisse réellement bénéficier et renforcer les relations sociales.

Conclusion

La colère réduit la violence : bien que la colère précède souvent la violence physique, elle peut aussi et devrait être un moyen de réduire la violence. C'est parce que c'est un signal social très fort, que la situation doit être résolue. Quand les autres voient ce signal, ils sont plus motivés pour essayer d'apaiser la partie en colère.

Si vous n'êtes toujours pas convaincu que la colère pourrait réduire la violence, imaginez un monde sans colère où les gens n'auraient aucune méthode pour montrer ce qu'ils pensent de l'injustice.


(1) Lerner et al., 2003
(2) Aarts et al., 2010
(3) Kassinove et al., 1997
(4)  Van Kleef et al., 2002
(5)  Sinaceur & Tiedens, 2006; Van Kleef et al., 2007
(6)  Baumeister et al., 1990

26/10/2017