La véritable self-défense ne repose pas sur des techniques mais sur des principes. Il est bien sur très utile de savoir comment donner un coup à un agresseur avec un réel pouvoir, ou sortir d'une saisie (technique). Mais la véritable technique de self-défense beaucoup plus importante, est de savoir quand s'échapper dans les meilleures conditions (principe). Il faudrait arriver à installer un déclencheur dans son esprit pour agir avec explosivité et détermination une fois qu'une certaine ligne a été franchie (krav maga : Retzev ou mouvement continu), car notre penchant physiologique sera probablement totalement l'inverse.
Il sera plus proche de l'état de sidération et de la tétanisation, dans l'espoir d'éviter des blessures ou la mort. La préparation mentale en self-défense est une question de connaissance de soi,
à l'avance, pour dépasser ces inhibitions et s'échapper immédiatement, ou se battre avec tout ce qui est disponible jusqu'à ce que la fuite soit possible.
Grâce aux recherches en neurosciences, donc à l’accès à la connaissance du fonctionnement du cerveau humain, il est possible d’affirmer que celui-ci est une « machine » de
prédiction et de détection de formes. Dans cette perspective le cerveau désire la stabilité, la clarté et la cohérence. Ce sont des caractéristiques que le cerveau considère comme essentielles à
sa survie. En revanche, l'imprévisibilité, l'instabilité et l'incertitude sont considérées comme une menace à sa survie.
Pourquoi tant de systèmes de self-défense fondés sur des principes de réalité sont-ils si populaires, compte tenu du fait qu’ils n'enseignent pas l'imprévisibilité, l'instabilité et l'incertitude
? Quiconque à une seule véritable expérience du combat sait que le fait de savoir comment gérer l'imprévisibilité, l'instabilité et l'incertitude sont les ingrédients essentiels pour survivre.
Ces ingrédients essentiels pour survivre à ce combat, sont les ingrédients de tous les combats.
Une personne aguerrie à la violence et à l’agression, sera impitoyable dans ses efforts pour obtenir ce qu'elle veut. Elle a pu déjà blessé grièvement quelqu'un auparavant et s'il y a une seule
certitude : elle n'hésitera pas à piétiner et à détruire l’individu qui est en face. Une telle personne n'est en aucun cas le genre d'adversaire que l'artiste martial « moyen » sera préparé pour
affronter. Ils sont prêts à se battre et même à tuer, si l'occasion se présente. Dans quelle mesure sommes-nous prêt à faire face à cela ? Bien qu'il soit souvent difficile de se préparer à une
telle éventualité, il faut y penser régulièrement.
Cette personne a une expérience du monde réel et il sait utiliser la violence extrême. Cette expérience est le meilleur enseignant. Son unique diplôme viendra de l'expérience réelle de le faire. Il n'y a pas de meilleure formation que de pratiquer dans le contexte.
L'ironie est que, en enseignant aux élèves des scénarios soigneusement emballés qui offrent aux participants une prédiction et un modèle, ou d'une autre manière qui donnent l'illusion d'un haut degré de certitude de réussite, est l'opposé direct de la réalité du combat. La réalité de la violence dicte que la probabilité immédiate de perdre la stabilité, la clarté et la cohérence lors du déploiement de techniques contre un adversaire qui se bat est beaucoup plus forte. Est-ce que laisser penser qu’une fois l’adversaire désarmé de son couteau, elle va tomber et jouer le mort est utile ? C'est une évidence, il va se battre et va utiliser une violence extrême, avec une rage et une violence à toute épreuve. Pourquoi inculquer que quand quelqu'un attaque, il va ensuite tout de suite s’arrêter et sera maladroit dans la continuité du combat ? Pour les personnes capables de violence sont habitués à la violence et savent que cette différence leur donne un net avantage.
Dans certains gestes de self-défense il est demandé de faire appel à la motricité fine. Ces gestes de motricité fine son censé être utilisables pendant une situation stressante pour faire des
clefs ou diverses manipulations plus ou moins complexes. Le stress et la motricité sont des sujets qui font l'objet de recherches depuis des années. Cependant beaucoup de la littérature existante
sur ce sujet traite de l'effet de l'excitation sur la performance motrice. Comprenant le stress, l'anxiété et leur interaction. L'hypothèse inversée est largement associée, et suggère que lorsque
l'excitation augmente, la performance s'améliore jusqu'à un certain point puis diminue, le stress devenant écrasant (1). La performance optimale se produit généralement à un niveau modéré
d'excitation. Cependant, les différences de personnalité individuelles peuvent créer des résultats ambigus, et inversé démontrent que cette hypothèse n'est pas universelle (2).
En montrant qu’un stress psychosocial de 15 minutes a conduit à des augmentations significatives de la précision manuelle dans la tâche de dextérité, il a pu être confirmé l’hypothèse concernant
l'effet du stress psychosocial. (4) Cette constatation est en accord avec Landers et Arent (3), proposant qu'une augmentation modérée de l'excitation conduirait à une meilleure performance. En
dehors de cela, il existe d'autres résultats montrant que le stress psychologique entraîne une altération de la motricité fine, principalement avec des chirurgiens (5), (6) ou une motricité
globale (7), (8), (9), (10). Il est néanmoins difficile de comparer les niveaux de stress dans les différentes études, étant donné que le stress est mesuré de différentes manières (6).
Conclusion
En d'autres termes, peu importe la technique utilisée, il n'y a pas de véritable technique de self-défense. Il s’agit de conditionnements dans la mise en place de moyens et de principes aussi
variés possible, afin d’habitué le corps et le cerveau à s’adapter à l'imprévisibilité, l'instabilité et l'incertitude. Pour que le moment voulu avec un certain pourcentage d’efficacité cela
puisse être mis en application.
Sources
(1) Courts, F. A. “Relation between muscular tension and performance. Psychological Bulletin (1942).
(2) Motor performance under stress: A test of the inverted-U hypothesis. Martens & Landers, 1970
(3) Landers DM, Arent SM (2006) Arousal-performance relationships. In: Williams JM, editor. Applied sport psychology: Personal growth to peak performance.5th ed. New York: McGraw-Hill.pp.
260–285.
(4) The Effect of Acute Exercise and Psychosocial Stress on Fine Motor Skills and Testosterone Concentration in the Saliva of High School Students
(5) Arora S, Sevdalis N, Nestel D, Woloshynowych M, Darzi A, et al. (2010) The impact of stress on surgical performance: A systematic review of the literature. Surgery 147: 318–330.
(6) Moorthy K, Munz Y, Sarker SK, Darzi A (2003) Objective assessment of technical skills in surgery. British Medical Journal 327: 1032–1037.
(7) Baumeister RF (1984) Choking under pressure: Self-consciousness and paradoxical effects of incentives on skillful performance. Journal of Personality and Social Psychology 46: 610–620.
[PubMed]
(8) Beilock SL, Carr TH (2001) On the fragility of skilled performance: What governs choking under pressure? Journal of Experimental Psychology: General 130: 701–725. [PubMed]
(9) Hardy L, Mullen R, Jones G (1996) Knowledge and conscious control of motor actions under stress. British Journal of Psychology 87: 621–636. [PubMed]
(10) Masters RSW (1992) Knowledge, knerves and know-how: The role of explicit versus implicit knowledge in the breakdown of a complex motor skill under pressure. British Journal of Psychology 83:
343–358.
03/06/2017
Le titre de cet essai devrait plutôt être :« approche en krav maga de la capacité d’équilibre » tellement le sujet est vaste et complexe... Krav Maga : la capacité d'équilibre
La peur de se battre n'est pas un trouble, n’est pas un problème personnel, n’est pas une honte et peut paralyser même...